L\
Les sites et monuments remarqués dans « Sissonne »

Historique des châteaux

Les châteaux

Les traces des anciens châteaux de Sissonne sont presque inexistantes et pourtant cinq châteaux se partagèrent l'histoire de la cité, de l'antiquité à nos jours.

Plan général

Cinq châteaux se succèdent à Sissonne, dont le dessin ci-dessus présente la disposition schématique. Pour des raisons pratiques, ils ont été numérotés de 1 à 5 dans l'ordre de création.

Chronologie

Premier château : la forteresse

Le premier document mentionnant Sissonne date de 1107. A cette époque se dressait une forteresse près de l'église au lieudit "Le désert", endroit alimenté par de nombreuses sources. Le rôle de cette forteresse était de barrer la route à une armée venant du Nord et marchant sur Laon. Au siècle dernier les fondations de cet édifice furent partiellement mises à jour. Le village s'était aussi fortifié à la même époque.

1359.
La bataille du Comte De Roucy contre les anglais. (Guerre de 100 ans)
1337.
Édouard III d'Angleterre prétend à la couronne de France contre l'avis des grands du royaume. C'est le début de la guerre de 100 ans.
Le Rethélois, situé entre le comté du Hainaut et l'évêché de Liège, proche du comté de Grandpré, est sur le chemin des grandes invasions.
C'est ainsi qu'en 1359, Sévigny fut le théâtre d'une bataille relatée ainsi : Louis III, comte de Rethel, refuse la main de sa fille à Édouard, roi d'Angleterre. Celui-ci, furieux d'un tel affront, fait ravager les environs de Rethel.
Le comte de Roucy, Robert II de Pierrepont, irrité de savoir ses domaines saccagés, part à la rencontre de l'ennemi et l'intercepte au moment où celui-ci incendiait et pillait un village situé entre Dizy et l'abbaye de la Valroy, sise alors à 1,2 kilomètre au sud de Sévigny. Le nom de ce village n'est pas cité mais l'indication géographique laisse peu de doute sur son identité.
La bataille fut un carnage au bénéfice du capitaine Hennequin, commandant les anglais, nettement supérieurs en nombre. Le comte de Roucy, blessé, fut emmené prisonnier dans son château de Sissonne. La plupart des gentilshommes furent tués et le comte de Porcien, Jean de Châtillon qui était au combat, revint, presque seul, apporter la nouvelle de la défaite.
Référence : Wikipédia Sévigny-Waleppe
Cette forteresse fut prise vers la fin d'Avril 1359 par une bande Anglo-navarraise qui rançonna et dévasta la région ; elle fut reprise et brûlée 2 mois plus tard par l'archevêque de Reims et probablement réparée ensuite.
Barre de fer

En 1859, on a découvert quelques vestiges de ses fondations, et en draguant les plongs qui entouraient son enceinte, M- Laisné a retrouvé d'énormes barres de fer (3 m de long) terminées à leur extrémité par une sorte de mortaise, dans laquelle devait s'encastrer un pivot carré, sorte de dé en cuivre. On se demande quel a pu être l'usage de ces barres ? les hommes compétents ne sont pas d'accord sur ce point. Sont-ce les pièces d'un pont-levis ? ne seraient-ce pas les bras de ces puissants engins à l'aide desquels les assaillants lançaient des pierres du poids de cent livres et qu'ils avaient employés au siège du château de Roucy ?

Déjà construit en 1107, au lieu-dit « le désert ». Destruction du château féodal en 1360. Le bâtiment devait former un trapèze de 30 m de haut et les bases mesurer respectivement 50 à 80 m. Il devait être implanté dans la zone marécageuse, derrière l'église.


Deuxième château : ROUCY Henry et Nicolas

Plan cadastral

Phase A. ROUCY Henry

Construction en 1540 à 400 mètres au sud du premier château, au lieu-dit « le vieux château ».
C'est un long corps de logis à un étage qui s'appuie de chaque côté sur deux gros pavillons carrés plus larges et plus élevés à deux étages flanqués à leurs angles de tourelles à encorbellement ; sur la cour d'honneur, deux ailes en retour se raccordent à ces pavillons pour se terminer du côté de l'entrée par deux autres constructions semblables mais plus petites»

Phase B. ROUCY Nicolas

Agrandissement en 1565, destruction ou remaniement en 1706.


1565

Construction du château de Nicolas de Roucy.
NICOLAS, l'un des deux jumeaux, succéda à son père Henri en 156 et fit agrandir le château de Sissonne, situé au midi de la petite ville. Ce château subsista jusqu'en 1706.

Première pierre du château de Sissonne
1573
Pose de la première pierre du château de Sissonne agrandi par Nicolas de Roucy, par Charles de Roucy, évêque de Soissons, oncle de Nicolas, le 1er avril 1573.
Retrouvée lors de la démolition du château cette pierre commémorative sculptée, de 80 cm de hauteur pour 50 cm de largeur est scellée à l'intérieur de l'église et classée au patrimoine communal depuis 20 avril 1913. Elle est cassée et très usée.

2 mars 1651
Mazarin vint au château en partant pour l'exil. Le prince de Condé tint un conseil de guerre dans le parc.


8 Août 1654 : premier passage du Roi. Louis XIV demeura à Sissonne avec toute la cour (présence du Cardinal). Ce passage a été l'objet d'une lettre en vers :
Après la prize de Sténé
Faite par Louis Dieu-Donné
Le sept du mois nommé d'Auguste,
Ce cher fils de Louis-le-Juste,
Digne d'un renom immortel,
S'en vint de Sédan à Retel ;
De Retel, il vint en personne
De Sissonne, le neuf du mois,
Ce rejeton de tant de rois
Vint avec la Reine à la messe
Dans Nôtre-Dame de Liesse,
Monsieur et l'Eminence aussy,

6 et 7 juillet 1657 : deuxième passage du Roi.
Louis XIV y séjourna avec sa mère et Mazarin. Au cours d'un de ces voyages Louis XIV perdit une bague dans le parc et celle-ci fut retrouvée au siècle dernier.

8 septembre 1657 : troisième passage du Roi.

26 août 1680 : quatrième passage du Roi.
Louis XIV séjourne au château de Sissonne en allant à Notre-Dame de Liesse.


Dessin par Lapointe

Les voyages pittoresques ne sont pas d'hier. Les grands et remarquables dessins à la plume et rehaussés d'encre de Chine ou d'aquarelle que nous a laissés l'ingénieur de La Pointe, en sont la preuve. En 1680, Louis XIV vint en pèlerinage à Liesse. Il s'était fait accompagné d'un dessinateur qui avait mission de prendre les vues de toutes les villes et châteaux ou le roi s'arrêterait et coucherait. On devait probablement peindre et graver ces vues. De La Pointe nous a laissé une douzaine de croquis pris sur place pendant son voyage avec le roi : l'abbaye de Saint-Marcoul de Corbeny avec l'ensemble du village, le château de Sissonne dont on a que ce souvenir, le château de Marchais...Extrait du Bulletin de la Société Académique de Laon Tome X


1681.
FRANÇOIS-CESAR de Roucy-Sissonne, succède à Louis II, son père. Il présente, au cardinal d'Estrées, évêque de Laon, à titre de fief, foi et hommage, le dénombrement de la terre de Sissonne.

Le Chastel avec ses dépendances. Basse-cour, Lieu et pourprix d'icelui et les fossés ; le parcq, dans lequel passe la rivière, 2 moulins à vent, les bois de l'Echelle, le grand Bois, le Bois haut Pétereau, la petite garenne et deux autres, le moulin Brode, la ferme de la Proche-Ville, celles de la Mivoie, du Bois Loyer, du Buisson-Gaucher, de Buiscencourt et de Vilette. La halle tant de la grande ville de Sissonne, que de la petite ville ; le droit de Haute, moyenne et basse .justice dans toute la chastellerie (Pour l'exercice de ce droit, le seigneur a bailli, lieutenant, procureur fiscal, greffier procureur, sergent, êchevins, maire et d'autres officiers), la garde de haute, moyenne et basse justice sur les maisons, terres et dépendances de Geoffrécourt, relevant de l'abbaye de Vauclerc ; sur la maison de St-Ladre (la Maladrerie) de Sissonne ; sur les maison, moulin, pourpris et bois d'Ecoret ; sur la maison, terroir, etc. du prieuré de Sainte-Preuve, sur la maison du Buy, sur la maison de la Viéville.

A lui appartiennent les droits de lods et ventes sur toutes les maisons et héritages de la chatellenie - tous droits de biens vacants qui peuvent écheoir et qu'à un haut et puissant seigneur peuvent appartenir ; les droits de vinage sur toutes les marchandises passant dans la ville de Sissonne. Le droit de four banal - de 6 sous à la St-Remi pour la faculté à chaque habitant d'avoir un four dans sa maison ; le droit d'accorder aux boulangers de vendre au public à l'exclusion de tous autres habitants ; le droit de rente du buffet pour les héritages que tiennent les habitants ; les foires de Sissonne , les droits de bourgeoisie et autres payables au château par chaque ménage de la petite ville, appelée : la Ville française ; les droits dus par les habitants de la Grande ville pour leurs héritages - le droit de ferrage de 1 gerbe sur 12, payable à la grange du seigneur avant l'enlèvement des récoltes - le droit de pêche de la Viéville jusqu'au moulin de Marchais, le droit de chasse sur la rivière, le droit de rouissage - une redevance de 20 sols pour tout habitant qui fera rouir du chanvre dans la rivière - le droit de chaussée sur chaque voiture, le droit de pied sur rue - une poule par ménage au Noël et une 1/2 poule par 1/2 ménage de la grande ville ; le droit de rouage soit 4 pots par chariot de vin, 2 pots par voiture ; le droit d'afforage sur le vin vendu en détail à Sissonne soit 1 pot de vin, un pain et 1 fagot par pièce de vin ; les droits d'étallage, hallage, etc, etc. La mairie de la grande et de la petite ville ; avec droit de bon prix rouage te herbage ; un pot de vin à la St-Remi pour la terre de la Cave (12 arpents) 2 chapons 1/2 par J. Buhot pour terres de l'Eglise exempte de ferrage, etc. 1/4 de chapon pour la terre du seigneur exempte de terrage, 3/4 de chapon, 1 chapon 1/4, 1 chapon, 1 chapon 1/4 par divers pour terres exemptes de terrage. Fiefs dans la mouvance du seigneur : 1 fief à M. de la Suze, 1 fief par Gauche Charles de la Maison, 1 fief à la petite ville appelé fief de Beaurival.
1682.
Les revenus du Petit-hôtel-Dieu de Sissonne, établissement distinct de la Maladrerie, s'élèvent à 400 livres.


Troisième château : BLONDEL François

Façade du château

Emplacement du château
27 juin 1706

François César de Roucy-Sissonne vend la terre de Sissonne à François BLONDEL, secrétaire et intendant des bâtiments du Roi, qui rase le château des comtes de Roucy, et le reconstruit en 1708, sur la même base, en y adjoignant un grand parc et un vaste jardin. Le parc fut entouré de murs et percé d'allées à la française (allées droites).

Les pavillons sont flanqués de terrasses à l'italienne et les jardins ainsi que le parc sont transformés à la manière de Le Nôtre. L'entrée du château s'ouvrait en face de la rue du Velours (actuellement rue du Général de Gaulle). De ce bel ensemble ne restent que les piliers de l'entrée, sommés de vases de fleurs en pierre, et les anciens communs donnant sur la rue de Roucy.

Le château va s'agrandir d'un parc et d'un vaste jardin, entourés de murs. Ce château était un long rectangle, de 106 pieds de longueur sur 28 de largeur, à un étage, avec corridor dans toute sa longueur, et 2 pavillons à 2 étages de 30 pieds de façade sur 48 de largeur. Le tout, sur une terrasse et faisant face à la rue de la Ville. La façade était ornée d'un fronton et de colonnes plaquées entre toutes les fenêtres. Le corps de logis était percé d'une porte et de 6 fenêtres et chaque pavillon en aile, de deux fenêtres. A droite et à gauche étaient, accolés aux pavillons, deux petits bâtiments à l'italienne n'ayant qu'un étage, l'un était la chapelle, l'autre la cuisine. En avant du château était une grande cour d'honneur ; a gauche, le potager ; à droite, de très belles basses-cours. Il y avait en outre, maison de jardinier, écuries, remises, orangerie, etc.

1700
Pierre Lecamp, garde-chasse pour la marquise de Saint-Jal, demeure au Bois-Loyer.
1709
Mort d'Alexandre Rouillier, garde-chasse de Messire François Blondel, seigneur de Sissonne.

1710

Nicolas Mauduit du Parcq, était receveur des terre et seigneurie de Sissonne. C'était un des anciens employés du comte de Roucy, où il s'était marié.
1711
Mort de Charles Soyer, concierge du château.
1712 
Le village fut rançonné par le partisan hollandais Growenstein.
1713
François Blondel vend le château à Charles-François d'Argennes.
1720
A cette époque, les Buvry, les Buhot, les Mauduit du Parcq, les Souëf et les Rouiller, étaient les employés du château.
1764
Martin Rousset, agent de la marquise d'Aligre.
1760
Françoise-Hélène d'Argennes, fille de Charles-François, vend le château à la marquise d'Aligre
28 juin 1769
La terre de Sissonne revient, à Mme de SAINT-JAL, mère de la marquise d'Aligre.
4 mars 1770
Mme de Saint-Jal, née Marie Marguerite Chevailler, signa le coeuilleret qu'avait fait préparer Mme d'Aligre. C'est le recueil des droits de cens foncier seigneurial qui lui sont dus et doivent être apportés le jour de la St-Remi, de chaque année, au château, et sous peine de condamnation par les propriétaires et détenteurs d'héritages aux terroirs de la grande-ville et de la petite-ville de Sissonne. Le Prieuré de Sainte-Preuve, les abbé et religieux de Vauclerc, l'abbé de Saint-Michel en Thiérache, doivent un cens en argent à cause de droit de haute, moyenne et basse justice, et pour leurs terres et fermes sur le terroir. Les fermiers de la Mivoie, Vilette et Bois-Loyer, doivent des cens en argent pour leurs fermes. Les habitants de la grande-ville et de la petite-ville de Sissonne doivent des cens en argent pour leurs terres et leurs enclos (faute de paiement, le seigneur peut faire prisonniers le maire et le syndic). Ils doivent en argent des droits de lods et ventes sur les biens vendus - et, pour avoir le droit d'avoir un four chez eux, une poule "vif en plumes", plus 5 sols. Ceux qui vendent le vin au détail, doivent pour droit d'afforage, et par pièce un pot de vin, un pain blanc, un quartier de fromage et un fagot. Les habitants doivent, pour droit de terrage la 12e gerbe de tous grains et la 12e "mole" de tous foins ; ils doivent appeler les terrageux pour montrer les pièces, compter, prendre ou marquer, ensuite voiturer la dîme dans la grange du seigneur avant d'enlever leurs empouillesRécoltes sur pied, par opposition aux fruits récoltés, ou dépouilles. . Sont exceptés de ce droit, les terres et prés payant le cens au Buffet du seigneur et les enclos de la grande et de la petite ville. Chaque voiture de foin du marais, conduite hors de Sissonne doit 5 sols. Les habitants et les forains doivent des "écuelles" de grains pour droits de hallage, sterlage, mesurage et étalonnage des pots et mesures. Tout habitant qui fera rouir du chanvre dans la rivière du seigneur devra 20 sous au château. Au seigneur appartient tous droits pour forfaiture, amendes, confiscations, toutes "trouves" et biens vacants échus ou à échoir dans la seigneurie. Il a encore le tiers des usages indivis avec les habitants et la Communauté de Sissonne sur les terres, prés, marais et bois. Il lui appartient le droit de haute, moyenne et basse justice sur toute l'étendue de la Terre et Seigneurie de Sissonne et sur la ferme d'Ecoret, appartenant aux religieux de la Val-Roy. Les habitants du chef-lieu doivent pour droit de "bourgeoisie" des quartels- et écuelles d'avoine et 13 blancs parisis qu'ils doivent apporter au château le jour de la Saint-Remi, chef d'octobre. Suit une longue liste nominative des habitants et forains qui possèdent des maisons, terres, prés, jardins exempts de terrage et pour lesquels ils doivent payer au buffet du seigneur un cens en argent, ou en chopines et 1/2 chopines de vin, en 1/3 ou 2/3 de pintes de vin, en poulets vifs, en plumes, en chapons vifs, en plumes, ou en 1/4 de chapons.
1774
André Fourrier, régisseur du château.
1777
Le prince de Béthune-Hesdigneul rachète le château à Mme de SAINT-JAL.
1786
La Terre de Sissonne comprenait :
1°) la ferme de Procheville, de 225 arpents.
2°) la ferme du Buisson, terres 360 arpents, garennes 2 arpents.
3°) la ferme la Mivoie, terres 223 arpents 50 verges, prés 21 arpents .
4°) Vilette, 97 arpents en terres et 28 en bois.
5°) Terres louées sans bâtiments 314 arpents 75 verges, prés 58 arpents 50 verges.
6°) Le tiers indivis des marais (le 1/3 du prix de la vente des herbes) sur 130 arpents environ.
7°) Terres à chanvre 6 arpents 50 verges.
8°) Bois 552 arpents 68 verges.
9°) Terres de plaisance (château, avant-cour, potager, etc.) 13 arpents.
Total : 2028 arpents 93 verges.
Les revenus de la Terre de Sissonne se composaient de :
Fermes bâties   3682 livres 00 sols. 00 deniers.
Terres sans bâtiments 856 £ 15 s. 10 d.
Bois 7316 £ 00 s. 00 d.
Droits féodaux 5621 £ 04 s. 10 d.
Produit des dîmes 600 £ 00 s. 00 d.
Total 18076 £ 00 s. 00 d.

Détail du produit des droits féodaux :
2 moulins à vent. rendage en argent 1300 £ 00 s. 00 d.
plus 10 loués de vin pour 11 ans - 1 an 1 £ 16 s. 00 d.
La maison de l'ancien meunier louée 24 £ 00 s. 00 d.
Le Terrage affermé pour 9 ans 3350 £ 00 s. 00 d.
et 300 £ de vin pour 9 ans, par an. 33 £ 6s. 8 d.
La pêche de la rivière, louée pour 9 ans 120 £ 00 s. 00 d.
et 48 £ de pot de vin ; par an 5 £ 6 s. 8 d.
La pêche du parc & autres servitudes 50 £ 00 s. 00 d.
Le droit de buffet, année commune 185 £ 00 s. 00 d.
Le droit d'afforage Droit seigneurial qu'on paye au Seigneur pour avoir de lui la permission de vendre du vin ou autres liqueurs dans l'étendue de son Fief. , année commune 100 £ 00 s. 00 d.
Lors d'une vente, droit qui est censé payer l'autorisation du seigneur pour cette vente et ventes, droit de triage, d° 431 £ 15 s. 6 d..
Total des droits féodaux 5621 £ 4 s. 10 d.

Droits féodaux supprimés par les décrets :
Droit de bourgeoisie, en moyenne 173 £
Droit de poule, four, année commune 105 £
Four banal, qui était loué 118 £
Total 396 £

Droits contestés par les habitants :
Rouissage du chanvre, année commune 180 £
Triage des marais 600 £
Total 780 £

Charges affectées sur la terre de Sissonne :
Un cierge à la Chandeleur à la cathédrale de Laon 40 £
A la fabrique de l'église de Sissonne 51 £
Au curé pour un Obit :
n.m. Service anniversaire pour le repos de l`âme d`un défunt 9 £
Total 100 £

M. de Béthune estimait la valeur de la Terre de Sissonne à 541 594 £ comptant pour rien tous les bâtiments et le château, dont il se réservait le mobilier, en cas de vente, se chargeant d'acquitter les droits de quint et de requint Droit qui consiste en la cinquième partie du fief vendu, qui se paye au Seigneur duquel il relève, par le nouveau Vassal. Le requint est la cinquième partie du quint. dus à son suzerain.
1790 ?
Une nouvelle municipalité avait été élue le 7 février. Elle se composait de 6 officiers municipaux et un procureur. Douze notables leur furent adjoints pour former le Conseil général de la Commune. Les intérêts de la Commune allaient se trouver opposés à ceux du seigneur, c'est pourquoi les réunions municipales cessèrent d'avoir lieu dans la salle des audiences de la châtellenie ; on loua une Salle de Mairie. La première mesure fut d'acheter deux tambours, un drapeau et six écharpes pour les officiers municipaux.
23 juin 1790
La municipalité se rend chez M. de Béthune pour lui demander communication de ses titres relatifs aux droits féodaux notamment à ceux du droit de terrage, qui intéressent le plus les habitants, puisqu'on était à la veille de la moisson. M. de Béthune les leur fit remettre, sur récépissé, par son régisseur, en faisant observer que le District de Laon avait décidé que, vu sa possession notoire et immémoriale, il n'était pas tenu de les produire. La Municipalité lui demanda s'il s'engageait à rembourser le droit de terrage si ses titres étaient reconnus mauvais et son droit nul. Il répondit qu'il n'entendait préjudicier en rien à ses droits. Quelques semaines plus tard, il renonça à l'administration du bien des pauvres, ainsi qu'à toute autorité et juridiction. Il fit connaître qu'il se soumettrait, autant que le comportait sa qualité d'étranger, à tous les décrets de l'Assemblée législative, et qu'il se prêterait toujours volontiers à terminer à l'amiable les différends que le nouveau régime pourrait susciter entre la Municipalité et lui.
Ces différends s'accroissaient tous les jours. Les habitants se trouvaient encouragés, excités par les Décrets de l'Assemblée manifestement hostiles aux privilèges de la noblesse.
25 avril 1791
tous les habitants furent convoqués sous la halle et invités à faire connaître s'ils voulaient terminer les difficultés pendantes, en acceptant la décision de quelques experts, ou s'ils préféraient porter la cause devant un tribunal ; auquel cas, ils auraient droit d'en appeler. Ils choisirent ce moyen.
22 mai 1791
Ils refusent toute enchère à la vente des herbes du marais, parce que le seigneur refuse d'abandonner son droit au "tiers" du produit de l'adjudication. Ils prétendent que ce droit de "triage" n'avait été encourmencé en la Table de marbre que sur la production d'une transaction qui leur avait été surprise le 19 décembre 1784. Ils demandent en outre, que l'excédent de la contenance du Grand Bois, telle qu'elle doit appartenir à M. de Béthune, soit abandonné à la Commune, parce qu'il y a eu anticipation. Que la grille de la cour d'honneur du château soit reportée de 40 pieds dans ladite cour, pour le même motif ; que tel fossé soit comblé, tel routy rendu à la Commune.
1er novembre 1791
Quand le mandataire du seigneur réclama la taille échue, ils en refusèrent le paiement.
Le Conseil municipal, pour arriver à ses fins, fit des instances auprès du Directoire de l'Aisne pour faire déclarer, M. de Béthune "émigré", mais en vain.
Cependant l'ancien seigneur de Sissonne était accusé d'embaucher à Lille des soldats pour l'armée ennemie et de favoriser la désertion parmi les troupes qui se trouvaient à Tournay, et le séquestre allait être mis sur ses biens. A cette nouvelle, la municipalité redoubla ses instances pour que ses droits fussent reconnus avant le séquestre : elle obtint enfin gain de cause.
An II,
le mobilier de M. de Béthune fut vendu par sentence du District de Laon ; et le 30 nivôse, la Commune fit brûler tous les titres concernant les droits féodaux. Ils furent, dit-on, apportés dans une hotte par le vacher, et jetés dans un feu allumé sur la Place de la Liberté. Toutes les autorités et le Comité de surveillance étaient présents et chargés d'assurer la destruction de ces titres.
1804
Le château de Sissonne fut vendu par l'aîné des fils de Béthune à un Sieur Bastien, de Neufchâtel, et démoli en 1808.
31 janvier 1807
Une portion du Parc était déjà revendue par lui, en détail, quand le reste fut acheté par M. Laisné,
1808
Le château fut vendu et abattu.



Quatrième château : LAISNE Jean-Baptiste - FLORIVAL

Emplacement du château Laisné
Parc du château Laisné

Le 4ème château fut construit par Joseph Liévin Laisné de 1856 à 1859 dans l'ancien parc, sur des plans dressés par l'architecte Dussillon. Pose de la première pierre le 6 juin 1858. Le château mesure 30 mètres sur 15 mètres avec l'entrée au nord.. C'était un élégant corps de logis style Louis XIII.

Les communs ne furent commencés qu'en 1868.
Laisné est Inspecteur de l'Enregistrement et des Domaines, ancien capitaine du génie, auteur de 1'"Aide-mémoire des officiers du génie", Directeur en retraite au Ministère de l'Intérieur et maire de Sissonne. Il est marié à Adélaïde Prévost de Courmières, petite-nièce de l'abbé Prévost, l'auteur de Manon Lescaut.




Entrée principale, en arrivant rue du château
Entrée principale, en arrivant rue du château

Entrée principale, en arrivant rue du château
Entrée principale, en arrivant rue du château
Façade arrière, cöté Saint-Erme




Soldats allemands dans le parc
Officiers allemands sur le perron du château

2 septembre 1914 : le château est occupé par les troupes allemandes.





Façade du château après l 'incendie

31 décembre 1917 :
Le 4ème château brûle dans la nuit du 30 au 31 décembre 1917, incendié par les troupes allemandes. Dans le drame, disparaîtront ce jour-là une partie des lettres et livres de l'Abbé Prévost, l'auteur de Manon Lescaut.


Que reste-t-il aujourd'hui ?
2007 : - La ferme du parc est l'un des derniers vestiges apparents, il s'agit d'une partie des annexes du château 4, reconstruite en partie après la guerre 1914-1918. Les limites du parc ressortent encore sous forme de chemins, entre les routes de Sissonne-Laon et Sissonne-Saint-Erme. Sous l'emplacement du château 4 subsiste une petite cave en pierres et briques. Ne comportant aucune inscription datable, il est difficile de l'attribuer formellement au château. - Dans Sissonne, une rue du Château, mais qui en fait, est devenue une impasse. - le cinquième château est toujours existant.



Cinquième château : DE LA GARENNE

Vue du château de la Garenne
Cette bâtisse du début du XIXème siècle, était la résidence de Madame Marie-Joseph PETIT de MEURVILLE, veuve de Gabriel-Joseph GAY-LUSSAC, fils du célèbre physicien et chimiste français Louis Joseph (1778/1850).

Madame PETIT de MEURVILLE s'était remariée à Sissonne le 2 mars 1889AD02 vue 316 avec Louis DOURY sous-préfet de Vitry-le-François et les époux avaient offert, à cette occasion à la commune, une URNE monumentale qui se trouve toujours dans la salle des mariages, échappant au vol et à la destruction des deux guerres mondiales.

Ce château entouré d'un parc de près de 5 hectares a été pillé par les Allemands. Tous les arbres fruitiers en plein rapport ont été abattus et le mur du clos, long de plusieurs kilomètres, a été détruit ainsi que les grilles. Les matériaux ont été employés pour la réfection des routes et la construction du "cinéma".

le 13 octobre 1934, le château est mis en vente par adjudication par son propriétaire Alphonse Desoutter.

Vers 1935 le château fut acquis par le département et devint une annexe du Préventorium départemental de Liesse en 1937. Puis il fusionna avec celui de Proisy et ce jusque fin 1961.


En 1962, le préventorium sera supprimé et l'établissement deviendra à nouveau une annexe de Liesse fonctionnant comme Institut Médico Educatif (I.M.E.), ce qu'il est encore de nos jours.


 

Recherches et dessins : Jean-François MARTIN.

Mise en page : Marc BERRIOT - P.H.

Sources :

Serge CHARPENTIER.
Monographie des communes du Canton de Sissonne, par Jean-Yves Sureau. 1985
Histoire de Sissonne, par le Comte Maxime de Sars. 1938.
Il était une fois des châteaux dans l'Aisne, tome II, par Francis Eck. 2004.
Cadastre communal.

Je veux compléter / corriger cette page par courriel
© Site du Club Informatique Ademir. Dernière modification le 29/06/2020 à 20:54