Remontant à l'antiquité, cette technique est remise au goût du jour pendant la guerre de position, de 1915 à 1918. Elle va perdurer, au moins jusqu'en 1935 sur le Camp. Ce procédé est très gourmand en personnel, infrastructures et en explosifs, ce qui en fait un exercice très coûteux. La charge explosive fonctionne dans le sous-sol, ce qui en multiplie les effets. Les communes environnantes ne devaient pas voir d'un bon œil ce type d'exercice, grandeur nature.
L'affaire présente beaucoup de risques :
Le Ministre de la guerre envisage pour l'instruction des régiments de sapeurs-mineurs la reprise des exercices de guerre souterraine ; mais, étant donné la situation budgétaire actuelle, il ne saurait être question de les poursuivre dans les mêmes conditions qu'avant la guerre et le développement des travaux souterrains à prévoir devrait être le plus réduit possible et demande de faire rechercher si un terrain dépendant d'un fort de la place de Laon pourrait être utilisé…
Choix d'un emplacement pour des tirs de mine, après examen ne sera retenu que le Camp de Sissonne. Ont été étudiés et abandonnés le fort d'Hirson, le fort de Laniscourt, le fort de Montbérault où des essais avaient été faits en 1911 et la batterie de Bruyères. Les troupes pourraient loger au camp d'aviation.
Le Ministre a fait connaître qu'un deuxième exercice préparatoire de guerre souterraine au Camp de Sissonne était envisagé au cours du mois d'octobre prochain. Les travaux seraient exécutés sous la direction du 9° Régiment.
Prévoir le matériel pour équiper 50 mètres de grande galerie (coffrage compris), 45m de puits moyen avec coffrage et 3 cages à oreilles et 15m de puits à la Bouleà compléter.
Une demande d'allocation provisionnelle de 20.000 francs est jointe à ce rapport. Les diverses installations (abri de compresseur, cuisine provisoire, écurie provisoire, adduction d'eau) qui ont été réalisées pour l'exécution du premier exercice de guerre souterraine seront utilisées pour le prochain exercice de guerre souterraine.
Devis pour fourniture de bois à effectuer au CNS pour l'exercice de guerre de mines de 1930. Le montant total de 30.000 francs comprend 28 m3 de sapin, 215 m2 de madriers, 41 m2 de sciage, 270 mètres linéaires de chevrons, 250 m2 de feuillet, 88 m2 de planches et 32 mètres linéaires d'augets.
référence AD02, fond 3J, art 3 pièce n° 6309. Fournitures de bois de charpente et en grumes au Camp d'aviation de La Malmaison.
Le Ministre demande, au sujet d'un exercice de mines au Camp de Sissonne, que soit créer un dépôt de munition provisoire, pour une durée de 10 à 12 ans.
Les magasins à prévoir, devraient pouvoir contenir, le temps de l'exercice :
Exercice de mine du 17 juillet au 19 septembre. Au vu de la demande de matériel à mettre en place, il est possible d'estimer les personnels nécessaires à ce type de manœuvre : 15 officiers, 30 sous-officiers et 300 hommes de troupe qui se répartiront sous 60 tentes. 2 cuisines roulantes alimenteront les popotes.
Notice sur le Camp de Sissonne. Concernant le Camp des Mines, il se divise en trois parties : la direction, l'attaque et la défense. Les bâtiments sont provisoires et sans doute construits en bois.
Photo prise au Camp d'une fin d'exercice de mine après fonctionnement. La taille des sapeurs en fond de fourneau permet d'estimer entre 15 et 20 mètres la profondeur et le diamètre du cratère.
Photos issues du Net.
Mise en page : Marc BERRIOT
Recherches : Jean-François MARTIN