Voici quelques-une des plus belles pages de ce catalogue.
On remarquera au bas de la page de garde, l'étiquette apposée par J.L. Laisné sur les documents qu'il archive dans sa bibliothèque. Ce document se trouve actuellement aux archives départementales de l'Aisne.
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Extrait de la monographie de Sissonne rédigée par Paul Abel Callay :
Une voie romaine, allant de Nizy au Camp de César (Ninittaci à Bibrax ?), traverse le terroir de Sissonne, au midi. On l'appelle le chemin de Berrieux.
Une voie gauloise ou romaine, d'après M. Amédée Piette, allait de Nizy à Laon, par Sissonne en longeant la forêt de Samoussy. Je crois qu'on aperçoit encore deux tronçons de cette voie, l'un, le "chemin du Thour", arrive près de Nizy, en s'embranchant avec la voie de Nizy à Bibrax ; l'autre, à l'ouest de Sissonne, se sépare de la route actuelle au dessous de Pagneux. Ces deux tronçons sont dans le prolongement l'un et l'autre et dans l'alignement de la rive méridionale de la forêt de Samoussy. Ce sont deux chemins larges et gazonnés. La droite qui les relierait traverserait le Parc de Sissonne et passerait non loin du château. M. Laisné, propriétaire du Parc, croit avoir retrouvé dans les taillis les traces de cette voie, qui aurait été recouverte plus tard par suite de l'agrandissement de cette propriété vers le nord. Si ces conjectures sont fondées, elles expliqueraient pourquoi on a trouvé, en 1854, non loin du tracé probable de cette voie, des vestiges très intéressants d'habitations gallo-romaines, à l'ouest du Parc.
En 1853, on a trouvé à la Croupe-Mansion sur les bords de la voie romaine de Nizy au Camp de César, de larges tuiles à rebords, et des enduits peints, tels que ceux que l'on découvrait à "Clairpuits" (Nizy) à la même époque.
En 1871, sous une couche tourbeuse, profonde d'un mètre, on a découvert à 500 mètres au nord de Sissonne, des cippes mortuaires
et des vases funéraires en terre et en verre, reposant sur un sol calcaire.
Ces pierres offrent en relief des personnages, vêtus d'une sorte de manteau, et tenant de la main droite un vase ou une bourse.
Elles sont identiques à celles de Nizy-le-Comte, dont une à 3 personnages se trouve dans la cour du Musée de Laon (voir Bull.
de la Soc. acad. de Laon, tome II & XXI).
Il existe un ancien cimetière gallo-romain, près des fermes de Geoffrécourt, qui dépendent de Sissonne : on y a trouvé souvent des cercueils de pierre.
Il en existe un second, au "Mont de Pagneux", à l'ouest de Sissonne. Dans celui-ci aucune trace de cercueil ; les squelettes reposaient sur le sol la tête sur un grès brut.
Le premier de ces cimetières se trouve contigu à la voie romaine de Nizy au Camp de Saint-Thomas ; le second le serait à la voie de Sissonne à Laon. Tous deux se trouvent sur la pente d'une colline regardant le Nord.
Quand on se place au sommet de la colline qui renferme ce second cimetière, et que l'on jette les yeux à l'ouest, on domine une vallée marécageuse qui termine de ce côté le marais de la Souche.
Cette vallée, longue de 2 km, est resserrée entre un bois et ce chemin gazonné qui se dirige de Sissonne vers la forêt de Samoussy et Laon.
Il existe dans cette vallée, recouverte par une mince couche de terre,
des substructionsVestiges de caractère immobilier
considérables, formant des murs interminables et d'innombrables enceintes d'habitations. Les casseurs de grés les détruisent lentement ; mais comme ils ne suivent que les fondations et ne déblaient jamais l'intérieur des habitations, il n'a été trouvé jusqu'ici rien qui indique à quelle époque remontent ces constructions.
Il est évident, qu'à une date reculée, cette vallée était habitée par une nombreuse population, qui se sera trouvée obligée d'émigrer quand par suite d'une obstruction du cours inférieur de la Souche, les eaux ont reflué dans ce thalweg.
Source : Jean-François Martin
Rédaction - Mise en page : P.H.