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Le camp militaire de « Sissonne »

Le retour d'Algérie et le C.O.T

1962 à 1964 : le C.O.T. (Centre d'Organisation et de Transit de Sissonne).

Camp de Sissonne, en mars 1962, période du COT.

 

TABLEAU DES UNITES RAPATRIEES SUR LE CAMP DE SISSONNE.

 

Unités dissoutes au C.O.T. de SissonneDate de dissolution
519e groupe de transitmaritime 1962
9e régiment du génie28 février 1962
94e régiment d'infanterie15 août 1962 (1er Bat.)
15 octobre1962 (3e Bat.)
408e régiment d'artillerie30 juin 1962
20e régiment d'artillerie15 août 1962
45e régiment d'instruction des transmissions15 août 1962
401e régiment d'artillerie antiaérienne 31 août 1962
403e régiment d'artillerie31 août 1962
15e régiment de tirailleurs sénégalais30 septembre 1962
156e RI - Régiment de Corée (Bérets Noirs). CCS rapatriée à Sissonne pour dissolution administrative du Régiment, déjà dissous sur place.21novembre 1962
19e régiment de chasseurs à chevaldécembre 1962
59e Compagnie de Transmissions12 décembre 1962
411e régiment d'artillerie antiaérienne15 décembre 1962
31e régiment du génie31 décembre 1962
64e régiment d'artillerie d'Afrique1963
8e R.T. - 503e C.P.T15 février 1963
3e régiment de chasseurs d'Afrique28 février1963
452e groupe d'artillerie antiaérienne28 février1963
137e régiment d infanterie15 mai 1963
Groupe de Compagnies de Transport n° 51030 juin 1963
17e bataillon de chasseurs à pied15 novembre1963
8e régiment d'artillerie30 novembre1963
12e Régiment de Chasseurs d'Afrique, 2e escadron30 novembre1963
61e compagnie de circulationdécembre 1963
503e régiment du train30 avril 1964
3e régiment de cuirassiers14 juin 1964
Total : 26 unités recensées. (Il manque sans doute des régiments).

3e REGIMENT DE CHASSEURS D'AFRIQUE.

Départ du 3ème RCA - Bône 1962 - Photo : Famille HUET

Le 3ème Régiment de Chasseurs d'Afrique, sur les quais du port de Bône, au pied de la passerelle du paquebot Sidi Bel Abbés, quitte l'Algérie. Le régiment embarque pour Marseille, d'où il rejoindra en chemin de fer le camp de Sissonne où le régiment sera dissous à la fin du même mois.

Voir le site de l'amicale


3e REGIMENT de CUIRASSIERS.

Le régiment, arrivé en Algérie en 1956, équipé de chars M24 Chaffee, d'automitrailleuses AMM8 et d'Half-tracks, est commandé par le Lieutenant Colonel Hannezo de 1962 au 14 juin 1964. En Mars 1964, tout le régiment descend à Oran, puis embarque le 4 juin 1964 pour Sissonne, via Port-Vendres pour les blindés. Le 14 juin 1964, c'est la dissolution du Régiment à Sissonne.


12e REGIMENT DE CHASSEURS D'AFRIQUE.

Chronologie d'un rapatriement pour dissolution à Sissonne

15 NOVEMBRE 1963

Le 12ème Régiment de Chasseurs d'Afrique embarquement au port de Bougie, en Algérie, sur le BDC (Bâtiment de débarquement de chars) BIDASSOA. Le brigadier Jean-Claude EWIG, sur un char Chaffee M24, en attente d'embarquement. Photo collection J.C. Ewig


15 NOVEMBRE 1963

Embarquement sur le BDC BIDASSOA. Navire lancé le 29 décembre 1960 et coulé (cible de tir) le 19 septembre 1989 en mer d'Iroise. Photo collection J.C. Ewig


16 NOVEMBRE 1963

Le BDC BIDASSOA quitte le quai de Bougie et l'Algérie. Photo collection J.C. Ewig


1 NOVEMBRE 1963

Après 2 jours de traversée, débarquement au port de MarseillePhoto collection J.C. Ewig


18 NOVEMBRE 1963

Sortie du port en direction de la gare, pour chargement sur train.


Témoignage de Jacques MINCHIN - Classe 62.

brigadier au 12ème RCA :
Photo collection J.C. Ewig

« ... Puis, nous sommes revenus en France fin novembre pour passer le dernier mois au camp de Sissonne dans l'Aisne, ou nous étions logés dans des tentes marabout, dans la gadoue car il pleuvait sans cesse, nous avions peu de lavabos et pour se laver, entre le nombre important de soldats, et le nombre réduit de lavabos, le froid, ce n'était pas le Sofitel ! »

30 NOVEMBRE 1963

Dissolution du 12ème RCA.

 

LE BUREAU POSTAL MILITAIRE 407 DU CAMP DE SISSONNE.

Courrier officiel daté du 24 décembre 1963, en franchise avec cachets du Centre d'Organisation et de Transit du Camp de Sissonne et oblitération mécanique SECAP à lignes ondulées du bureau postal militaire 407.


01 AVRIL 1962

- Le bureau postal militaire 407 est spécialement créé au Camp de Sissonne, pour assurer la distribution et les réexpéditions nécessaires de courrier pour les unités dissolutions et leurs personnels. Les agents de la Poste aux Armées sont qualifiés pour ces démarches et recherches.
- Le poste de vaguemestre d'étape est tenu par l'Adjudant assimilé TRESSEL.
- Le bureau fonctionne comme tel jusqu'au 07 octobre 1962 avec le renfort de jeunes soldats postiers.

08 OCTOBRE 1962

Eu égard à la complexité de la tâche et l'importance de plus en plus grande de ce poste, un bureau postal militaire de plein exercice prend sa place le 08 octobre 1962 avec comme Chef de Service le Sous-lieutenant MEYGNAL. Il laisse ensuite sa place au Sous-lieutenant PIRON qui arrive d'Algérie et enfin SARDA (ancien d'Indochine et d'Algérie) prend la succession de ce dernier. le 30 avril 1964.

30 AVRIL 1964

Le bureau postal militaire 407 est dissous.

 

LA PIERRE DU MESS.

Dans les années 1960, M. PERLOT, érudit local de Boncourt, rédige un petit opuscule d'histoire locale « Vues sur la Picardie » couvrant une partie du canton de Sissonne.
il y est fait mention d'«une pierre tombale provenant de La Selve, placée sur la pelouse du mess des officiers dans le Camp de Sissonne ». Cette pierre porte en titre : SILVA NO AUG SAC, ce qui semble effectivement se rapporter à La Selve.

Photo collection PERLOT
La pierre et ses inscriptions

Il s'agit en fait d'une dédicace d'un riche propriétaire terrien romain concernant une colonie romaine d'Afrique du Nord et datable de la période allant du IIe au IIIe siècle.
La présence des cognomina Nampamo, Faustus, Primosus, Donatianus, Saturninus, montre à l'évidence qu'il s'agit d'une inscription rapportée d'Afrique du Nord, et plus précisément d'Algérie, l'attribution à La Selve ayant été suggérée par la mention du dieu Silvain, selon l'étude faite par M. Xavier DUPUIS, membre de la Société française d'études épigraphiques sur Rome et le monde romain.

Que fait-elle au milieu de la pelouse du Mess au Camp de Sissonne ? A partir de 1962, certaines unités rentrant l'Algérie, arrivaient à Sissonne, pour être dissoutes. Il n'était pas rare de « rapporter quelque souvenir des campagnes militaires». En voici un bel exemple ! Cette pierre-dédicace est hélas disparue avant 1971.

Le chapiteau au sol
Sa position normale

En page 07 du même document, il est fait référence à un chapiteau romain provenant aussi de La Selve, lui aussi sur la pelouse devant le mess des officiers dans le Camp de Sissonne. Il y a tout lieu de penser qu'il s'agit aussi d'un autre « souvenir de campagne coloniale ». Cette tête de chapiteau, qu'il faut lire à l'envers a aussi disparue avant 1971.


 

LES RAPATRIES D'ALGERIE.

12 JUIN 1962

Extrait du récit du Général François Meyer, ancien lieutenant, chef de harka. Dans le Geryvillois, le premier convoi se formera au poste d'Aïn-el-Orak le 12 juin au soir. ... Puis à cinq heures du matin, le 13 juin, le convoi escorté par des blindés du 23ème Spahis fait route vers Oran. Tous arriveront en fin de journée au port et embarqueront aussitôt. J'ai participé à l'organisation d'un premier convoi vers la France le 13 juin qui est arrivé au camp du Larzac le 16.

09 JUILLET AU 16 JUILLET 1962 : Suite

Pour ce qui concerne mes anciens supplétifs, un deuxième et dernier convoi partira le 9 juillet, pour Marseille et le Camp de Sissonne, dans l'Aisne. Le sous-lieutenant d'AGESCY et moi-même l'accompagnons. A Saint-Denis-du-Sig, à notre passage, il nous faudra forcer un barrage de l'A.L.N., et l'escorte blindée détachée par le 23ème spahis sera utile... j'ai moi-même accompagné un deuxième et dernier convoi le 9 juillet, qui est arrivé au camp de Sissonne le 16 juillet 1962.

13 JUILLET 1962

Extraits du compte-rendu de la 63e séance des débats parlementaires à l'Assemblée Nationale. Questions orales sans débat. Rapatriement des familles des militaires musulmans.

M. le président.

M. Hostache demande à M. le ministre des armées si des mesures sont prévues pour le rapatriement des familles de militaires musulmans appartenant à des unités appelées à réintégrer la métropole, certains de ces militaires ne pouvant envisager de laisser, ne serait-ce que quelques jours, en milieu hostile, leurs familles menacées depuis plusieurs années.

La parole est à M. Pierre MESSMER, ministre des armées.

Je précise tout de suite que la réponse que je vais faire à cette question concerne les militaires musulmans, c'est-à-dire uniquement des hommes qui sont liés par contrat avec les forces armées, à l'exclusion des anciens harkis et anciens moghzanis dont la situation est particulière. II s'agit donc des militaires qui ont, soit signé des engagements, soit maintenu ou confirmé les engagements qui les liaient déjà aux forces armées.
Le problème évoqué par M. le député des Bouches-du-Rhône a fait l'objet d'une note datée du 23 mai 1962 relative aux dispositions à prendre en faveur des militaires de souche nord-africaine servant sous contrat, désireux de réintégrer la métropole avec leur famille.
Ce texte, que j'ai signé le 23 mai, précise que chaque fois que cela sera possible, les familles des intéressés seront transportées en même temps que les chefs de famille.
En exécution de ces prescriptions, les mouvements des familles de militaires musulmans à destination de la métropole ont été effectués dans les conditions suivantes :
Premièrement, les familles des militaires musulmans servant dans les unités transférées en métropole et non dissoutes, telles que le 1er et le 7è régiment de tirailleurs algériens, ont été dirigées sur Rivesaltes ou Epinal, garnisons d'implantation de ces unités.
Deuxièmement, les familles de militaires musulmans appartenant à des unités transférées en métropole, mais en vue d'une dissolution pour fusion dans d'autres unités, accompagnent le chef de famille au camp de Sissonne où ont été réunies les unités qui doivent être dissoutes.
Dès que le militaire, chef de famille, a reçu son affectation en métropole, la famille quitte Sissonne et rejoint, avec lui sa nouvelle garnison.

Au 1er juillet 1962, il y a douze jours — 335 familles étaient déjà implantées à Rivesaltes et à Epinal et 378 familles étaient arrivées à Sissonne. Toutes ont été transportées sur le même navire que le chef de famille et ont pris à Marseille le même train. Au cours de leur transit à Marseille, leur hébergement est assuré par la base Méditerranée et, à Sissonne, par le centre d'organisation et de transit. Des dispositions ont, d'autre part, été prises pour assurer l'hébergement de ces familles dans les garnisons définitives en leur affectant des locaux normalement destinés à la troupe. Toutefois, cette solution ne pouvant être que provisoire, nous préparons la réalisation d'un programme de petits logements préfabriqués, ce qui permettra d'assurer une vie normale à ces familles de militaires français de souche nord-africaine.

Le retour des troupes d'Algérie s'accompagne aussi de l'arrivée des français rapatriés d'origine nord africaine. « Français musulmans » désignés sous le nom générique de « harkis » à gagner la France après la signature des accords d'Évian.
Dans la même période, se trouvent aussi affectés à Sissonne, sans doute de retour d'A.F.N, nos camarades originaires de Guinée, le caporal Kolié KOKOLY et le 1e classe Faya CAMARA. En quittant l'armée, ils seront embauchés tous deux au dépôt de munitions de Sissonne comme ouvriers d'Etat.

Le Camp de Sissonne accueille donc ces expatriés qui vont s'installer dans des baraques « Fillod » et ...

Baraque type


            ... à proximité de l'HLM militaire, et constituent ce que l'on surnomme « le village ». Plus tard, la construction de la cité militaire « Les Garennes» de Saint-Erme va accueillir les cadres militaires résidant à l'H.L.M. militaire, libérant ainsi des logements pour recevoir ces familles et supprimer « le village ».

En haut à droite l'emplacement du « village ».

Voir aussi :

Le retour du 94° RI

 

Les cartes postales du camp

 

Recherches : JF MARTIN

Mise en page : PH


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