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L'Histoire de « Sissonne »

1900 La Souche

La souche : Généralités

Dans la monographie de l'instituteur Abel Callay, on trouve la description suivante :

La plaine immense qui forme le terroir de Sissonne est une couche peu profonde de sable siliceux-calcaire qui repose sur le calcaire grossier. Géologiquement le sol appartient au terrain crétacé-miocène. Au Nord du bourg se dirigeant vers le Nord-Nord Ouest commencent les marais de la Souche, cette rivière, que quelques uns appellent aussi Petite Serre, prend sa source a l'Est de Sissonne (à 2 km) à la Viéville ; elle traverse Sissonne et entre dans le Parc, près le portail de l'Eglise.
Au moyen-âge, pour fortifier Sissonne, on fit dériver le cours de la Souche vers le Nord par un fossé bordé de remparts et de tours, qui entourait le bourg à l'Est au Nord et au couchant, et formait ainsi les trois côtés d'un rectangle, dont le 4e côté est le lit naturel du ruisseau Ce fossé existe encore, mais les remparts sont détruits. Il décrit encore aux angles et de distance en distance, sur les longs côtés des demi-circonférences saillantes.
En pénétrant dans le Parc les eaux de la Souche se rejoignent avec celles de nombreuses et abondantes sources qui sourdent du fond crayeux de vastes bassins ou plongs, dans cette propriété. La source de la Viéville tarit quelquefois ; mais jamais celles du Parc : elles alimentent un canal qui les dirige vers le Nord. En 1829, pour dessécher les marais, on prolongea le canal du Parc vers Pierrepont, jusqu'à Froidmont. A son origine, il recouvre le lit même de la Souche ; mais bientôt elle reparaît vers la droite et coule à travers les roseaux et les tourbières, jusqu'à ce qu'elle rentre dans le canal, près la ferme de l'Espérance (3 km).
La Souche n'est ni navigable, ni flottable. Elle passe entre Chivres et Liesse ; à Pierrepont, elle a été appelée quelquefois Petite Serre. Elle coule à l'Ouest de Vesie, à l'Est de la ferme de Brazicourt, de la ferme de Lievry, arrose Froidmont où elle est traversée par la route nationale de Laon, à Marle-Cohartille, Chalandry où elle est traversée par le chemin de fer de Crécy à La Fère - et arrive à Crécy où elle se jette dans la Serre. Elle ne reçoit à droite que l'eau du ravin venant du Thuël, Dizy, Lappion, Boncourt et Sainte-Preuve, et du Rû de Cornin, venant d'Ebouleau et Cuirieux. A sa gauche, elle reçoit les eaux du ruisseau de Mauregny, qui après avoir alimenté les fossés et bassins du Parc du château de Marchais, s'écoulent vers Liesse et Missy, sous le nom de la Buse, - du Ruisseau d'Eppes qui arrose Athies, Chambry, Barenton-Bugny, Barenton-Cel, Verneuilet Barenton-sur-Serre et se jette dans la Souche en amont de Chalandry. Le canal de dessèchement mit le cours de la Souche jusqu'à Froidmont.

Après les hivers pluvieux, il se forme momentanément un cours d'eau qui, prenant naissance dans une dépression du sol, au lieu dit la Folie, vers les fermes de Geoffrécourt, traverse la route de la Selve et vient se jeter dans l'étang de la Viéville. Cette inondation qui envahit toute la vallée, est annoncée par 1'apparition de l'eau dans une espèce de cuvette naturelle d'environ 20 mètres de long 40 de large, appelée Baillenfosse, à 100 mètres de la route de La Selve. Ce bas fond reste à sec et se cultive en temps ordinaire. Comment se fait-il que malgré des intervalles de 7, 8, 10 années entre ces crues d'eau, on trouve à chacune d'elles le "limule monocle" dans le mare de Baillenfosse ?

Les marais de Sissonne forment une vallée d'un km et demi de large, et se continuent au-delà de Pierrepont.

La Souche : lavoirs et abreuvoirs au siècle dernier

Le Pont DAMERY, le Pont LACAILLE, la ruelle JESSE... cela vous dit quelque chose ? Ces appellations oubliées étaient pourtant familières à nos anciens il y a cent ans quand on parlait de La Souche. C'est que, comme toutes les rivières, elle venait à s'envaser et il fallait en effectuer régulièrement le curage. On avait recours à des entreprises locales (Ex. L'HOTTELAIN, BECRET ). On procédait alors à une adjudication pour l'enlèvement des terres provenant du curage. Les adjudicataires étaient des cultivateurs de Sissonne qui avaient l'autorisation de transporter ces terres sur leurs propriétés. On retrouve parmi eux des familles bien connues à Sissonne : FOUAN, DUSSART Emilien, VINCELET Elisée, COCHON Laurent, FRANCOMME Henri, LAURENT Charles, COTTEREAUX Ernest, JACQUELET...

Lavoir ruelle des grands jardinsLe pont Lacaille
Le pont Lacaille

C'est le procès-verbal d'adjudication de 1904 qui fait mention de " ferrailles, pierres, verres qui seront distraits de tous les lots et transportés au Pont DAMERY ou au dépotoir de la rue Madeleine ". Plus loin on cite le Pont LIEVIN et le Pont Lacaille et on indique que " le sixième lot, du BARBEAU à la Ruelle JESSE, sera transporté au cimetière. "
Remarque : Un plan retrouvé dans les archives municipales permet de situer avec certitude le Pont LACAILLE à l'entrée de la rue actuelle du 11 Novembre. L'actuelle rue de Verdun était la continuité de la rue Laisné.

Le Pont DAMERY se trouverait à l'entrée de la rue actuelle de l'abattoir. Un autre pont sur La Souche, le Pont Caruelle, n'a pu être localisé exactement. A suivre...

La ruelle Jessé :
A l'emplacement de l'actuelle Rue LAISNE existait une ruelle dénommée Ruelle Gersey à l'origine puis devenue Ruelle Jessé. On y traversait la rivière à gué. A gauche en direction de l'actuelle Rue LECLERC, à l'emplacement approximatif de la Perception, La Souche alimentait un abreuvoir.

L'eau de la rivière était alors plus abondante, claire et saine. Aussi de nombreuses maisons y ayant accès possédaient-elles chacune leur lavoir. Un rapport de la Commission des travaux rédigé par M. DELIANCOURT est à ce sujet très instructif sur leur nombre, leur emplacement et la charge d'entretien pour la commune qui en découlait (Outre le curage, la réparation des ponts, l'élagage des haies et arbres en bordure, l'élargissement de certaines parties ).

Le ponceau, lavoir route de Laon
La commission proposait de supprimer des lavoirs individuels, d'en créer d'autres, ce qui montre que la lessive à la rivière était encore une pratique bien vivante. De même elle recommandait des travaux au lavoir communal route de Laon et à celui du cimetière.
Ce rapport témoigne également de l'existence de plusieurs abreuvoirs à moutons en dehors de celui de la rue Jessé : celui du pont de la rue de Boncourt et celui du Pont DAMERY.
On comprend alors que la propreté de la rivière soit à l'époque l'une des préoccupations de la commune. M. DELIANCOURT déclare :
" Pour maintenir la propreté de la rivière et des remparts, nous prions M. le Maire de vouloir bien faire passer l'appariteur deux fois la semaine pour s'assurer qu'il n'y ait pas de dépôts et dans ce cas rechercher le délinquant. "
Il préconise également de faire apposer des écriteaux :
" Défense de déposer des ordures sous peine d'amende ".
Il s'engage à faire passer la Commission deux fois l'an.

Petite histoire d'appellations :
Un pont appelle souvent l'intervention d'entreprises pour son entretien au début du siècle, c'est le Petit gué en 1900. Il devient le Petit Hauet en 1911 puis le Petit Wé en 1913 , le Petit Hué en 1914. Ensuite ce lieu, où La Souche s'évasait pour former une sorte de bassin, reprit son nom de Petit gué. Ce pont est situé sur la petite route qui joint la rue de La Selve et le croisement du "Chaufour", routes de Ste Preuve-Boncourt-Lappion.


Le ponceau, lavoir route de Laon

Renel LEROY

Mise en page : PH


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