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Honneur à Ia paroisse de Sissonne ! Au mois de novembre dernier, elle témoignait, aux obséques du vénérable et regretté M. Dupire, de son bon cœur et de sa reconnaissance ; au 18 janvier, en venant en masse saluer son nouveau doyen et entendre ses premières paroles, elle montrait son esprit de foi et ses heureuses dispositions.
Le jour était doublement solennel,les prières pour la rentrée des Chambres coïncidant avec la cérémonie de l'nstallation.
A dix heures, les autorités municipales, la compagnie des sapeurs-pompiers, le corps de musique se dirigent vers le presbytére où se trouve M. Romain ; d'autre part arrivent également les enfants des écoles avec leurs bannières, le conseil de fabrique, le clergé et de nombreux fidéles. La procession se déroule bientôt et c'est au milieu de ce cortège imposant et recueilli et au son joyeux des cloches que M. le doyen entre dans l'église.
Arrivé au milieu de la nef, M. le maire, au nom du conseil municipal et de toute la commune, souhaite la bienvenue à M. le doyen. Il est heureux d'être, dans un jour si solennel, l'interprète de toute la population, heureux de dire, une fois encore, l'estime et l'affection que tous ressentaient pour M. Dupire,
« mais, M. le doyen, nous savons qu'il aura en vous un digne successeur, nous connaissons d'avance votre esprit de conciliation, votre bon cœur, votre dévouement à toute épreuve, et nous remercions Monseigneur du choix qu'il a fait de vous pour la paroisse de Sissonne. Pour moi, comme homme, comme médecin, et comme maire, je vous promets mon concours et j'aurai à cœur de vous faciliter l'exercice de vos saintes fonctions. »M. le doyen remercie M. le maire des sentiments qu'il vient d'exprimer en son nom et au nom de la paroisse, son désir est de répondre
à l'attente du troupeau qui lui est confié, de suivre les traces de son vénéré prédécesseur et de se dévouer pour tous. »
« Puis M. le supérieur du séminaire de Notre-Dame de Liesse, désigné par Monseigneur pour présider à cette cérémonie, donne, du haut de Ia
chaire, lecture du mandement relatif aux prières publiques, de l'ordonnance épiscopale nommant M. Romain à la cure de Sissonne,
du décret présidentiel du 8 décembre qui ratifié ce choix, et d'une voix émue présente le nouveau titulaire à ses paroissiens.
L'allocution de M. Godet fut simple et touchante. Sa parole allait droit au cœur lorsqu'il rappelait le souvenir et les vertus de M. Dupire toujours si bon, si bienveillant, si pieux. Son émotion était à peine contenue, lorsque se demandant à quel titre il venu présider à l'installation de M. le doyen, il disait :
« On savait les liens de bonne amitié qui unissaient au séminaire de Liesse et à moi personnellement celui que nous pleurons. On a su probablement aussi
que des liens d'une amitié ni moins bonne ni moins douce unissaient également le séminaire et son supérieur au nouveau doyen de Sissonne ; on a voulu
qu'il vous fut présenté par les mains de l'amitié. A ce titre, je le fais volontiers et je remercie Monseigneur du Plaisir et de i'honueur qu'il procure. »
« C'est donc par l'amitié et au nom de l'amitié que je vous présente M. le doyen, et si vous voulez en connaitre les raisons et les motifs : c'est,
vous répondrai-je, qu'avant d'avoir été doyen de Moy, avant d'être votre doyen, M. Romain a été l'homme par excellence du séminaire de Liesse,
il a été mon conseil, mon appui, mon soutien et pour tout dire en un mot, mon bras droit maintes circonstances... »
Aprés cette allocution de M. le supérieur, après les cérémonies d'usage, M. le doyen monte en chaire. C'est un moment solennel que celui où, pour Ia première fois, le pasteur prend place au milieu de son troupeau ; I'attention est vive,le silence profond ; il tarde au cœur des fidéles d'entendre cette voix qui doit les guider, cette parole qui doit éclairer les sentiers de la vie. Ces premiers épanchements, ces espérances, ces voeux du pasteur, vous les avez entendus, vous les avez recueillis, paroisse de Sissonne, nos souvenirs ne pourraient qu'en affaiblir l'expression. Ce que nous avons retenu, c'est que M. le doyen se présente à vous avec confiance, au jour de la fête du saint nom de Jésus, nom puissant qui a opéré et qui opère tous les jours tant de merveilles. Ce que nous avons retenu, c'est que M. le doyen a confiance en vous, parce qu'il sait que vous avez toujours pieusement écouté les enseignements du vénéré M. Dupire, et de son digne et intelligent collaborateur M. l'abbé Charpentier ; que vous avez manifesté avec éclat votre dévotion à S. Joseph en lui érigeant une riche chapelle; que tous, magistrats, conseillers de fabrique, instituteurs, religieuses, vous n'avez en vue que le bien ; que vous aussi, sapeurs-pompiers, musiciens, vous venez avec joie et bonheur, rehausser les solennités de l'église par votre présence, votre bonne et religieuse tenue, par des harmonies d'un goût sévère et d'une exécution vraiment remarquable.
M. le doyen a ensuite chanté Ia messe, à laquelle dans le sanctuaire assistérent M. le supérieur, M. Bergé, chanoine honoraire, éeonome du séminaire de Liesse, M. l'abbé Charpentier, M. l'abbé Lecomte et M. Dequin, aumonier de la communauté de Saint-Erme. Plusieurs fois la musique fit entendre ses pieux et puissant accords, et tous emportèrent de cette fête un sentiment de vive satisfaction, gage d'espérance et présage d'un long et fertile ministére.
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Le maire de Sissonne avait tenu à honneur d'inviter et de recevoir à sa table M. le doyen et tous ceux que leur position officielle ou leur qualité d'amis
du premier degré désignait pour l'accompagner.
Au milieu du repas, un télégramme apportait au nouveau, au bien-aimé doyen l'expression des sentiments de profonde satisfaction que se plaisaient à lui adresser,
par un impromptu plein d'à-propos, MM. les professeurs du séminaire de Liesse,les uns, ses amis de vieille date, les autres déjà gagnés à première vue.
Sources : J.F. Martin - Archives diocésaines
Recherches : J.F. Martin
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